L’alimentation, une affaire trop importante pour être abandonnée à la voracité des commerçants

Après la vache folle, la tremblante du mouton, la fièvre porcine, la grippe aviaire voilà le lait contaminé par une saloperie bactériologique. Soit un nouveau scandale (en voie de mondialisation...) qui touche à l’agriculture et à l’alimentation.

Quel est le dénominateur commun à ces graves menaces sur la santé des femmes et des hommes ?

La quête du profit maximum au bénéfice du minimum de profiteurs.

Pour bâtir un empire mondial et, accessoirement, s’élever au neuvième rang des fortunes françaises, le boss de Lactalis, l’héritier Besnier (la famille est « en même temps » propriétaire, gestionnaire, actionnaire du géant lactifère) exploite ses salariés, asservit ou ruine (au choix) les paysans producteurs de lait*, impose ses conditions à la distribution, nargue l’état, trompe les consommateurs et, si l’âpreté au gain l’exige plus encore qu’à l’ordinaire, barguigne plus que de raison avant de prendre les mesures qui s’imposent quand un accident industriel menace la vie ou la santé des nourrissons.

Clemenceau disait en son temps : « la guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires ». Aujourd’hui les Français peuvent légitimement se demander si l’alimentation n’est pas une chose trop sérieuse pour la confier à des mercantis ploutocrates cupides et insatiables.

Jusqu’à quand laisserons-nous les multinationales de l’agro-industrie, vautrées dans le marigot juteux où baignent tous les crocodiles de la mondialisation néolibérale, massacrer les paysans, les consommateurs, les salariés et, pour faire bonne mesure, les élus du peuple ?

 

* On se souvient du violent conflit qui a opposé, en 20016, Lactalis aux éleveurs de vaches laitières à propos du prix du lait. De haute lutte, les producteurs laitiers avaient arraché une augmentation du prix au litre.