Tempête dans un gynécée

Jadis, la société était de type patriarcal. Les hommes dominaient les femmes. Elles régnaient sur la maisonnée et sur l’éducation de leur progéniture. Ils assuraient l’équilibre matériel du ménage, donnaient une image de respectabilité, s’encanaillaient au lupanar. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Le temps a passé. Les femmes, conduites par les guerres à remplacer leurs pères, frères, conjoints, ont souhaité, une fois la paix revenue, évoluer vers l’égalité. La société a bougé sur ses fondements. Vaille que vaille, les femmes ont obtenu toujours plus de reconnaissance de leurs talents et d’égalité. Dans le même temps, les hommes ont perdu leur rôle, leur emploi, leur autorité, leur dignité, leur virilité. Les plus raisonnables conviennent que beaucoup de chemin a été parcouru. Les plus extrémistes considèrent que le combat continu.

Ce changement de statut a ébranlé l’équilibre de la famille traditionnelle. On ne compte plus désormais les divorces et les recompositions. Sans doute était-ce le prix à payer de ce rééquilibrage ! La population masculine se divise désormais en deux parties... A ma droite les tenants du modèle ancien qui observent cette agitation sans rien changer à leur position (quel qu’en soit le prix). A ma gauche les partisans du modèle nouveau qui se féminisent. Que l’on ne compte pas sur nous pour être inconvenant en portant des jugements sur les choix des uns et des autres.

2017 a donné, à ces questions d’ordre privé, un coup de projecteur violent et planétaire. L’affaire Weinstein (un producteur de cinéma américain coupable de moult harcèlements sexuels, les uns inappropriés, les autres illégaux donc condamnables) a fait l’effet d’une bombe dans les relations hommes femmes (on dirait mieux femmes hommes). Les femmes, outragées mais réjouies que leur parole soit soudain « libérée », le crient sans détour avec force témoignages : « les hommes sont des porcs ». Et ajoutent qu’il convient de les « balancer ». Et de les rayer de la carte du tendre.

Je me demande bien ce que la gent porcine pense de ce détournement sémantique.

D’autres femmes ont choisi de s’élever contre les oukases d’un féminisme radical qui porte en lui le risque d’un puritanisme dévastateur. Si les hommages , marivaudages et galanteries d’hier, un regard appuyé, un sourire engageant, un égard courtois, un geste chaleureux voire une drague un peu lourde deviennent proscrits car contraire et aux bonnes mœurs et à la loi, on se demande comment l’espèce va se reproduire et comment femmes et hommes vont échanger fluides et sentiments.

Inquiètes de ces perspectives, des personnalités connues et reconnues comme Catherine Deneuve ont signé un manifeste a effet de signal d’alarme pour inviter à raison garder. Depuis lors, la guerre fait rage entre les androphobes et les androphiles. Les hommes comptent les points en priant pour que cesse bientôt la guerre des sexes et que les belligérants les rejoignent pour faire, refaire, défaire, parfaire..., l’amour..