Une picrocholine pantomime médiatique.

« L’islamisme, voilà l’ennemi », affirme l’ancien premier ministre Manuels Valls expert en diagnostic militaire (« nous sommes en guerre » déclarait-il au lendemain des attentats) qui monte au créneau avec panache pour défendre sabre au clair les lois et les valeurs de la république menacées par l’obscurantisme d’une religion qui ensemence une terre affranchie et agnostique. Il précise : « Ma position est celle que tous les républicains devraient avoir: la neutralité de l'Etat, la séparation stricte entre le spirituel et le temporel, le refus de toute emprise de la religion sur la société, l'égalité entre l'homme et la femme ». Des gloses que devraient méditer tous ceux qui, en général à gauche, font état de complaisance coupable à l’égard de l’islamisme (« une perversion de l’islam ») et de l’islamisation de l’Europe en général, de la France en particulier. Au premier rang d’iceux on retrouve bien sûr le donneur de leçon en chef Edwy Plenel, une poignée de députés radicalisés de la France Insoumise, mais aussi nombre de personnalités pusillanimes, d’horizons divers, qui barguignent, tergiversent, perdent de vue l’intransigeante laïcité qui fonde et garantit la liberté de tous, croyante et non croyants. Ces belles âmes autoproclamées ignorent quels ravages le loup fait dans la bergerie une fois que la légèreté et/ou la lâcheté ont libéré les instincts.

C’est dans ce contexte qu’est apparu l’affrontement entre le journal martyr décimé par l’islamisme – Charlie Hebdo – et l’ami moustachu des islamistes, Edwy Plenel.

Moi qui ne suis pas Charlie - uniquement pour ne pas défiler en mauvaise compagnie d’harpies boboïsées (genre Angot) et d’homoncules torquémadoïdes (genre Plenel) - me voilà sommé, par cette picrocholine pantomime médiatique, de déclarer ma solidarité avec des gauchistes.

Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Farouchement rétif au politiquement correct que la police de la pensée commande d’afficher, je ne rejoins pas la foule réunie par une unanimité de circonstance qui s’est soudain découvert une empathie avec ceux qu’elle ne lisait jamais sans pincette sur le nez.

 

Un anar de droite (disciple d’Audiard) peut considérer qu’il partage quelques cibles avec ses homologues de gauche : les bigots, les va-t-en-guerre, les ploutocrates, les escrocs de l’industrie agro-alimentaire, les philistins, les mercantis, les petits chefs, les écolos intégristes et, last but not least, les monstres terroristes échappés du fond des âges obscurantistes.

Dès lors, oui, il faut – même et surtout si on n’est pas d’accord avec l’insolence et la provocation, même et surtout quand elles égratignent nos idoles (je déplore que ces iconoclastes n’apprécient pas John Wayne et ce qu’il incarne à sa juste valeur) – défendre Charlie et la liberté en général, d’expression en particulier.

 

Question à deux balles... Vals et Charlie contre Plenel, c’est toujours bon à prendre, non ?