Ils payent pour être payés

La mondialisation néolibérale (MN) est une évolution perverse du capitalisme fondée sur la quête obsessionnelle de gains de  productivité. La MN n’a qu’un but : réduire les coûts du travail (donc le pouvoir d’achat de Monsieur Toulemonde) pour maximiser les profits des actionnaires (ce racket des rentiers). Rappelons que les premiers peinent à la tache  quand les seconds bullent à la pêche.

 

La circulation des capitaux et des hommes, dans un espace planétaire dérégulé, favorise l’actionnaire, défavorise le travailleur. Les migrations d’une part et la mobilité des ouvriers et artisans de l’autre créent des concurrences déloyales et exercent une pression à la baisse sur les salaires des autochtones.

 

Dès lors, le prolétariat, asservi ou exclu, a perdu jusqu’à l’espoir du grand soir.

Les classes moyennes, menacées par l’économie, trompées par les politicards, manipulées par les médias, se retrouvent déclassées, précarisées et appauvries.

Les bénéficiaires du système (CSP + etc...), grassement rémunérés, ignorent dans quel prison ils plastronnent. En effet, de même qu’on ne quitte pas la mafia, on n’est pas autorisé à rompre avec l’élite. Ceux qui le font sont bannis. Ce qui ne le font pas sont poubellisés aussitôt qu’on les juge moins performants. Tout inclus est prié de réserver force et talent à la MN. En outre, pour garder les jobs qui leurs sont octroyés, ils doivent tenir un standing et assumer les dépenses inhérentes à leur cadre de vie (prix moyen du m2 à Paris : 9 000€ soit 450 000 € le deux pièces de 50 m2). Ces exigences les privent d’épargner ou de se consacrer à des activités personnelles. En outre, taillables et corvéables à merci, mobilisés « 24 hours a day, seven days a week », ils arrivent à la quarantaine où les attends divorce et reproches d’une progéniture qu’ils connaissent à peine. Ainsi doivent-ils payer (très) cher pour être payé cher.

 

Question à deux balles... Le jeu en vaut-il la chandelle ?