Cyrill Hanouna, outrage la culture et l’intelligence et pollue la jeunesse

Parmi les fléaux de l’époque figure en bonne place l’indigence télévisuelle que les Français subissent depuis que le Loft a introduit dans nos petits écrans le virus mortel de la vulgarité. Quand tout vaut tout et réciproquement, Einstein et Steevy, La Joconde et Loana, on ne doit pas s’étonner que le pognon n’ait de cesse de reculer les limites de la décence.

Cyril Hanouna, tel un roitelet vénéré par un aréopage froufroutant de courtisans en pâmoison donne chaque soir une représentation affligeante. Entendons-nous ! Pipi, caca et prout peuvent, parfois, nourrir un gag, une vanne, une saillie, un sketch... drôle. Nous ne sommes pas bégueules. Quand il y a du talent, il y a de l’humour. Y compris en dessous de la ceinture. 

Non, ce qui effraye dans l’émission « Touche pas à mon poste », c’est la pauvreté du langage et de l’allure des intervenants et leur militantisme pour promouvoir le béotisme et la bêtise. Ce faisant, soir après soir, il y a outrage à la culture et à l’intelligence. Et ce d’autant plus, quelle misère, que ce pandémonium filmé rencontre une audience colossale (un million et demi de téléspectateurs chaque office).

Ainsi, et l’on n’aimerait que le nouveau président, dont le microcosme vante la « bonne éducation », dénonce avec force cette agression portée à l’équilibre mental de nos jouvenceaux et jouvencelles. Certes, j’entends les plaideurs irresponsables... « L’animateur et ses actionnaires sont libres et le marché décide ». Mais, en l’occurrence, il y a grave atteinte à l’ordre public dans le présent et péril pour le niveau culturel hexagonal dans le futur.

Les jeunes de chaque génération goûtent et consomment les expressions culturelles de leur époque. Et il ne viendrait à personne l’idée de prétendre qu’hier ou avant-hier elles étaient édifiantes et exemptes de futilité. Mais, objectivement, il me semble qu’Hanouna atteint des sommets de spéléologue dans les abysses de la crétinerie et qu’il arbore une ignorance crasse comme d’autres un diplôme ou une médaille. Avec ostentation. De plus, et ce n’est pas le moindre des défauts irrespectueux du personnage, il rend l’antenne systématiquement avec retard.

Voilà qu’il y a quelques jours, une nouvelle fois, le parti des indignés, dénonçait avec force plaintes auprès du CSA (7 000), un « canular jugé homophobe ». Et il y a peu, on lui reprochait des préjugés sexistes envers les femmes.

 

Il est juste que la loi et ses artisans protègent telle ou telle minorité ou catégorie agressée. Mais on s’étonne que les institutions ne réagissent qu’à l’appel de ces plaignants alors que, je le répète, cet individu et sa bande martyrisent, soir après soir, et sans doute aussi sur les réseaux sociaux affiliés, le cerveau de notre jeunesse et ce, impunément, au motif que ce « spectacle » génère pour l’animateur, son employeur et ses actionnaires (sans oublier le percepteur) des millions et des millions.

Le signal que donne Hanouna est intéressant à méditer : peut-on tout se permettre – au risque de nuire à l’intérêt général - dès lors que c’est extrêmement juteux ? Vous avez deux heures...